D'où vient le vent
- Bucephalus owner
- 12 mars
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 avr.
Il ne serait pas exact de faire débuter l'histoire que vous aller lire, et que nous nous apprêtons à vivre, par une annonce vue sur Internet. Car tout a commencé bien avant.

En vérité, les origines des aventures en mer de Sophie et Jean-Marie trouvent leur source dans la décision de nos pères respectifs d'être propriétaire de bateaux. Enfants, nous avons, au contraire de nos mères impuissantes à empêcher l'appel du large de s'emparer de toute la famille, succombés à cette ambiance si particulière qui ne se rencontre qu'à bord d'une embarcation. Entre gens de bon aloi, la promiscuité se mue en convivialité. Sur le pont, tout tricheur est immédiatement démasqué. Le repos ou l'adrénaline, la contemplation ou la charge, aucun moment n'est inutile.
Le rapport à l'espace, immense à l'extérieur et confiné à l'intérieur, l'autonomie de déplacement sous l'effet inépuisable des vents, l'abondance de sensations liées à la glisse, comme l'impuissance à contrôler le calme plat ou les tempêtes, permettent également de faire l'examen de ses propres capacités à transformer un contexte parfois hostile en terrain de jeu où le seul vainqueur est le plaisir.
Et puis l'odeur de l'ail qui monte de la cuisine pendant l'apéro, le roulis qui berce dans la couchette, la lecture et les parties de carte ou de dès, la baignade et les loisirs nautiques, le silence, l'horizon plat, la force des éléments naturels, la beauté de la vie marine, voici : être sur un bateau, c'est être, tout simplement, tout entièrement.
Parents à notre tour, nous avons navigué chaque année en famille et avec nos amis, pendant plus d'une dizaine d'années sur de confortables catamarans. La vie nous a ensuite conduit à demeurer à terre.
Reparlons maintenant de cette fameuse annonce Internet apparue sur nos radars, lesquels n'avaient jamais vraiment cessé de fonctionner. On ne dira pas que nous nous sommes montrés aussi vigilants l'un et l'autre, et nos projets pour les prochaines années impliquaient davantage de sédentarisation. Il y a cependant certaines vérités contre lesquelles on ne peut pas lutter. Aussi sûrement que ce proverbe qui affirme - sans avoir jamais empêché quiconque d'en faire l'acquisition - que les moments les plus heureux dans la période de possession d'un bateau sont le jour de l'achat, puis celui de la vente, il est un autre dicton qui prétend que ce n'est pas l'acheteur qui choisit son bateau, mais l'inverse.
C'est ainsi que Bucephalus est entré dans notre vie.
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